Un projet financé par le CQDM redéfinit le traitement du cancer

Montréal, 25 août 2016. – Le CQDM salue la percée spectaculaire faite par le professeur Sylvain Martel de la Polytechnique Montréal et son équipe dans la lutte contre le cancer. Les chercheurs ont mis au point une plateforme d’intervention médicale unique au monde permettant de guider des nanorobots à travers le système vasculaire d’êtres vivants afin de livrer des agents thérapeutiques jusqu’au centre des tumeurs.

C’est en 2011 que le CQDM octroyait un financement substantiel de 1,9 M$ au Pr Sylvain Martel et à son équipe. « Ce financement arrivait à un moment charnière du développement de la technologie qui, encore à un stade précoce, visait la livraison de médicaments aux tumeurs en utilisant des nanotransporteurs guidés par champs magnétiques », a ajouté Pr Martel. Ayant reconnu le caractère novateur du projet, le CQDM a cru au potentiel de cette technologie d’ingénierie risquée, mais prometteuse pour le développement de nouveaux médicaments, plus particulièrement pour le traitement du cancer colorectal.

Quelques années plus tard, ce projet est devenu réalité alors qu’une preuve de concept solide dans un modèle animal de cancer colorectal a été réalisée. Le récent article paru dans le prestigieux journal Nature Nanotechnology expose les avancées scientifiques exceptionnelles du Pr Martel. Il est désormais possible de cibler de façon précise les cellules cancéreuses en évitant aux cellules saines de l’organisme d’être exposées aux effets toxiques des médicaments. Les chercheurs ont fait appel aux bactéries comme nanotransporteurs de médicaments anticancéreux. Petites et manipulables, les bactéries, ou agents nanorobotiques, ont l’avantage de pouvoir naviguer dans de petits vaisseaux sanguins pour atteindre leurs cibles. Lorsqu’ils parviennent à l’intérieur d’une tumeur, les agents nanorobotiques peuvent, de manière entièrement autonome, détecter les zones tumorales appauvries en oxygène (dites « hypoxiques »), et y livrer le médicament. Les zones hypoxiques sont reconnues comme étant résistantes à la plupart des traitements, incluant la radiothérapie.

Pour se déplacer, les bactéries utilisées par l’équipe du professeur Martel comptent sur un type de boussole, créée par la synthèse d’une chaîne de nanoparticules magnétiques, qui leur permet de se déplacer dans le sens d’un champ magnétique contrôlé par ordinateur, alors qu’un capteur de concentration d’oxygène leur permet d’atteindre et de demeurer dans les zones actives de la tumeur. Cette utilisation novatrice de nanorobots naturels a le potentiel de réinventer la façon de traiter certains cancers plus efficacement tout en éliminant les désagréables effets secondaires des thérapies présentement utilisées.

« Le CQDM est très fier d’avoir soutenu financièrement le professeur Martel afin de lui permettre de démontrer que l’utilisation de nanorobots pour voyager dans le corps et détruire des tumeurs est non seulement réalisable mais aussi porteur de grands espoirs dans la lutte contre le cancer. Force est de constater que notre financement a un impact réel sur la recherche biopharmaceutique. Nous souhaitons au professeur Martel et à son équipe beaucoup de succès pour la suite », a ajouté Marc Thibault, directeur des programmes au CQDM. Le 24 août dernier était annoncé un financement supplémentaire de la part du gouvernement du Québec et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) dans le but de transposer en applications cliniques les procédés mis au point par l’équipe du Pr Martel.

Pour en savoir plus :
– Nature Nanotechnology – DOI: 10.1038/NNANO.2016.137
– Le Laboratoire de nanorobotique de Polytechnique Montréal dévoile une infrastructure d’intervention médicale unique au monde

À propos du CQDM
Le CQDM est un consortium de recherche biopharmaceutique dont la mission est de financer le développement de technologies et d’outils novateurs afin d’accélérer le processus de découverte de médicaments. Unique au monde, le modèle d’affaires du CQDM est basé sur une approche collaborative où tous les partenaires partagent les coûts de la recherche biopharmaceutique et profitent de ses résultats. Le CQDM offre aussi un carrefour où convergent le milieu universitaire, les gouvernements, l’industrie pharmaceutique et celle des biotechnologies afin de relever ensemble les nombreux défis médicaux complexes. Le CQDM bénéficie du soutien financier de Merck, Pfizer Inc., AstraZeneca, Boehringer Ingelheim, GlaxoSmithKline, Eli Lilly Canada, Janssen, Novartis Pharma Canada, Sanofi Canada, de même que du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI) du Gouvernement du Québec et du Gouvernement du Canada (Programme des réseaux de centres d’excellence dirigés par l’entreprise [RCE-E]). Renseignements : 
www.cqdm.org.

Source :
Eugénie Bergeron-Côté
Conseillère en communication, CQDM
Tél. : (514) 766-6661, 2196
ebergeron@cqdm.org
www.cqdm.org

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