Philadelphie, le 16 juin 2015. – Le CQDM et les Centres d’excellence de l’Ontario (CEO) financeront cinq projets de recherche hautement innovateurs et qui changeront la donne en accélérant la découverte de médicaments dans le Corridor Québec-Ontario des sciences de la vie.Les partenaires ont accordé 1,5 M$ à des chercheurs du Québec et, pour la première fois, de l’Ontario grâce au partenariat avec les CEO par l’entremise du programme Explore 2014 du CQDM. Ce programme phare du CQDM est conçu pour financer des études préliminaires de validation de concept de technologies de pointe qui répondent aux besoins les plus criants de la découverte et du développement de médicaments.
Cette importante nouvelle a été annoncée aujourd’hui à l’occasion ducongrès BIO International à Philadelphie par le CQDM et les CEO en présence de Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services Sociaux du Québec; et de Reza Moridi, ministre de la Recherche et de l’Innovation et ministre de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario.
Les cinq projets de recherche sélectionnés, qui incluent 10 chercheurs issus de quatre organisations des secteurs public et privé, seront pilotés par El Bachir Affar du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (Université de Montréal), Tomas Babak de Queen’s University, Derrick Gibbings de l’Université d’Ottawa, Craig Simmonsde l’Université de Toronto et Igor Stagljar, également de l’Université de Toronto.
Grâce au programme unique de mentorat du CQDM, ces chercheurs auront l’occasion de tisser des liens privilégiés avec des scientifiques de l’industrie pharmaceutique qui apporteront de l’expertise industrielle et un soutien aux projets en vue de mieux aligner la recherche avec les besoins de l’industrie et de ceux des patients.
Les partenaires ont également profité de cette tribune pour annoncer l’édition 2015 du programme Explore du CQDM en partenariat avec les CEO qui sera lancée en juillet 2015.
« Notre inestimable partenariat avec les CEO se développe au fil du temps, comme le témoigne à nouveau le cofinancement de ces projets uniques et franchement innovateurs. Ensemble, nous cimentons notre collaboration interprovinciale en unissant les ressources et forces des secteurs public et privé au sein de nos deux provinces. Ces projets contribueront à l’émergence de synergies et de réseaux dans le Corridor Québec-Ontario afin de mieux faire rayonner l’excellence de notre recherche partout au Canada et dans le monde », a déclaré Diane Gosselin, présidente et directrice générale du CQDM.
« Les CEO sont fiers de poursuivre l’excellent travail d’innovation en matière de découverte de médicament depuis les débuts de notre partenariat avec le CQDM en 2011. Grâce à ces collaborations, nous favoriserons les projets qui rallient les milieux universitaires et industriels afin de développer des outils qui peuvent accélérer le processus de découverte de médicament, ce qui pourrait mener potentiellement à des médicaments plus sûrs et efficaces », a déclaré Tom Corr, président et directeur général des CEO.
« Sanofi Canada souhaite la bienvenue aux Centres d’excellence de l’Ontario et est fière de s’associer à des acteurs aussi importants du domaine des sciences de la vie au Canada », a déclaré Franca Mancino, vice-présidente, Affaires médicales et réglementaires de Sanofi Canada, une des compagnies pharmaceutiques qui s’est jointe récemment au programme Explore du CQDM. « Il est essentiel de collaborer avec des partenaires externes pour faire avancer la science et renforcer notre capacité de recherche dans le but de faciliter et d’accélérer la découverte et la mise au point de médicaments et de contribuer ainsi à améliorer la qualité de vie des patients. »
« En plus d’accélérer la découverte de médicaments, ces six projets novateurs consolideront les partenariats de recherche entre les intervenants québécois et ontariens, au bénéfice de la santé de tous les Canadiens. Ces projets mettent également en lumière l’expertise québécoise et la contribution du Consortium québécois sur la découverte du médicament à l’essor de l’industrie des sciences de la vie du Québec », a soutenu le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Gaétan Barrette.
« Cette collaborationde financement innovante entre le CQDM et les Centres d’excellence de l’Ontario permettra d’accélérer le développement de médicaments à travers la R&D biopharmaceutique en Ontario et au Québec. Le travail considérable des équipes des projets sélectionnés aidera à améliorer la vie quotidienne des populations des deux provinces, et ailleurs, en générant des bénéfices pour la santé et l’économie », a soutenu le ministre de la Recherche et de l’Innovation et ministre de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario, Reza Moridi.
Cinq percées technologiques qui accélèrent la découverte et le développement de médicaments
Inhiber l’ubiquitine de façon sélective pour faciliter la découverte de médicaments anticancéreux
El Bachir Affar (Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Université de Montréal) et Sachdev Sidhu (Université de Toronto), 300 000 $ / 2 ans
Les cellules humaines utilisent un système de dégradation protéique sophistiqué pour éliminer les protéines endommagées ou non fonctionnelles. Or, de nombreuses maladies sont associées à une fréquence élevée d’anomalies de la dégradation protéique, notamment plusieurs formes de cancers. En général, ceux-ci sont attribuées à des défaillances de l’appareil cellulaire impliquant l’ubiquitine, une petite protéine qui se lie à des protéines cibles et agit comme un signal déclencheur de destruction. Orchestré par un ensemble d’enzymes clés et distincts, le processus de liaison et de retrait de l’ubiquitine est hautement coordonné. Ces enzymes gagnent en popularité comme nouvelles cibles de développement de médicaments, car ils sont des médiateurs d’importants processus cellulaires et leur manipulation influence profondément l’activité, la localisation et la durée de vie des protéines, et par le fait même, la physiopathologie humaine. Or, la rareté des molécules sélectives qui modulent la fonction de ces enzymes rend extrêmement difficile toute tentative de les manipuler afin d’en tirer des bénéfices thérapeutiques. Ce projet fait appel à une technologie d’ingénierie des protéines permettant de découvrir et de développer des molécules hautement spécifiques et puissantes imitant l’ubiquitine. Ces nouvelles molécules se lient étroitement aux enzymes de manière à bloquer leur fonction catalytique (inhibiteurs) ou encore à amplifier leur fonction (activateurs). La capacité d’inhibition ou d’activation de ces composants sera validée dans le cadre d’essais précliniques. Les chercheurs espèrent que ces travaux mèneront à la découverte et à la validation de nouvelles cibles thérapeutiques. Ainsi, elles passeront du stade de la recherche fondamentale à celui de la recherche pharmaceutique et guideront la mise au point de molécules thérapeutiques ciblant des maladies marquées par un dérèglement de ces processus.
Étudier les interactions génétiques pour mieux identifier des cibles thérapeutiques efficaces
Tomas Babak et Xiaolong Yang (Queen’s University), 300 000 $ / 2 ans
L’identification de cibles thérapeutiques efficaces représente un défi de taille pour les entreprises pharmaceutiques. En mesurant les interactions génétiques que provoque la disruption génétique simultanée de plusieurs gènes, il est possible de sonder objectivement les relations fondamentales qui lient des gènes d’intérêt. En touchant plusieurs gènes simultanément, un réseau d’interactions se profile, et cette réaction fournit de précieux renseignements sur la cartographie globale des voies d’accès et la compréhension du fonctionnement de la cellule. L’approche adoptée par l’équipe de Tomas Babak vise à découvrir des cibles thérapeutiques et des biomarqueurs efficaces en cartographiant en détail les interactions entre les voies empruntées par des maladies et tous les gènes connus. En regard de ses mérites pratiques, cette approche permettra également d’exécuter un criblage ciblé afin d’identifier les effets propres au bagage génétique dans divers environnements donnés, notamment dans les systèmes qui modélisent la progression d’une maladie ou des cellules spécifiques au patient. Ce projet mettra au point une technologie capable de générer des réseaux d’interactions dans les cellules humaines. Il sera suffisamment puissant pour cribler les interactions pangénomiques, détecter simultanément les effets de l’élimination d’un, deux et même trois gènes, éliminer les actuelles contraintes techniques et de coût, et influencer globalement toutes les étapes du développement de médicament.
L’administration de médicaments; quand les exosomes mettent l’ARN sous silence
Derrick Gibbings (Université d’Ottawa), 300 000 $ / 2 ans
Des recherches antérieures ont démontré qu’un nouveau type de médicament par silençage d’ARN pourrait facilement être conçu pour inhiber l’effet de pratiquement n’importe quel gène de manière spécifique et puissante. Ceci élimine alors l’expression de la protéine codée par ce gène. Sachant qu’il est possible d’agir sur la plupart des maladies en éliminant l’effet d’une protéine spécifique, certains avancent que le silençage d’ARN peut servir à traiter pratiquement toutes les maladies. Or, un obstacle empêche le traitement de la plupart des maladies par silençage d’ARN : la capacité d’administrer ces médicaments dans les tissus et organes cibles. L’organisme a son propre équivalent de silençage d’ARN et utilise de minuscules vésicules nommées exosomes pour les faire transiter entre les cellules. Ce projet vise à exploiter ces vésicules naturelles afin d’administrer un médicament par silençage d’ARN. Derrick Gibbings mettra à l’épreuve cette nouvelle technologie pour insérer des médicaments par silençage d’ARN à l’intérieur d’exosomes et vérifiera si les médicaments administrés par les exosomes sont actifs dans l’organisme. Ces renseignements lui permettront alors d’utiliser les exosomes pour administrer des médicaments de silençage d’ARN et traiter des maladies associées avec ce tissu. À long terme, il pourra modifier les exosomes de manière à cibler d’autres tissus et ouvrir la voie à de nouveaux traitements. Ainsi, il pourrait devenir possible de traiter de nombreuses autres maladies auparavant incurables grâce aux médicaments par silençage d’ARN.
La modélisation 3D de tissus hépatiques pour évaluer les effets de médicaments
Craig Simmons , Michael Sefton, Denis Grant et M. Dean Chamberlain (Université de Toronto), 300 000 $ / 2 ans
L’efficacité faible et les effets toxiques de médicaments sont les principales causes motivant leur retrait du marché. La plupart des médicaments exercent des effets imprévus chez les patients parce les modèles utilisés lors des études précliniques imitent mal les réactions humaines. Par ailleurs, le foie exige une attention particulière, car c’est lui qui métabolise les médicaments. Voilà pourquoi de meilleurs modèles hépatiques permettraient d’identifier et d’éliminer les médicaments toxiques et inefficaces pendant le processus de découverte de médicament. Pour combler ce besoin, l’équipe de Craig Simmons a mis au point des microtissus hépatiques tridimensionnels qui ont démontré leur supériorité par rapport aux modèles hépatiques standards. L’équipe propose d’incorporer ces microtissus à la plateforme microfluidique qu’elle a conçue pour modéliser une gamme de tissus contenant des vaisseaux sanguins, comme le foie. Ce nouveau modèle hépatique amélioré sera unique en ce qu’il est compatible avec l’équipement de laboratoire couramment utilisé et avec les processus de R-D employés par l’industrie pharmaceutique, ce qui permet son implantation avec un minimum de temps et d’effort. L’équipe optimisera le nouveau modèle hépatique afin de le rendre beaucoup plus près du tissu hépatique humain naturel que les modèles conventionnels. Ensuite, l’équipe validera le système en criblant une gamme de composés afin de détecter des effets métaboliques et toxiques indésirables qui ne sont pas relevés à l’aide des méthodes de criblage de médicament habituelles. À l’achèvement du projet, l’équipe aura généré le meilleur modèle hépatique humain qui aura l’avantage de réduire les coûts et le temps de développement d’un médicament grâce à sa capacité d’identifier les médicaments inefficaces et toxiques à un stade beaucoup plus précoce que les méthodes actuelles.
Les Membranes Mammifères Deux Hybride (MaMTH), une technologie novatrice de découverte de médicaments
Igor Stagljar (Université de Toronto), 300 000 $ / 2 ans
Igor Stagljar et son équipe tentent depuis 12 ans de comprendre comment les interactions entre une classe particulière de protéines, soit les protéines membranaires, donnent lieu à des cellules saines ou malades. Représentant environ le tiers des protéines cellulaires, ces protéines sont responsables d’une variété de processus, ce qui en fait une cible thérapeutique intéressante pour de nombreuses maladies, notamment l’hypertension, le diabète, les troubles neurologiques et différentes formes de cancer. Or, les protéines membranaires étaient extrêmement difficiles à étudier en raison de leur complexité biochimique. Igor Stagljar et son équipe ont récemment développé un outil de recherche translationnelle nommé MaMTH qui permet d’étudier les interactions de n’importe quelle protéine membranaire cible et de comprendre comment ces interactions réagissent à différents composés thérapeutiques à l’intérieur de cellules humaines. Ce projet de recherche a donc pour objectif de transformer MaMTH en puissant outil d’analyse de découverte de médicament servant à découvrir objectivement de petites molécules capables de perturber les interactions protéiques de n’importe quelle protéine membranaire d’intérêt thérapeutique.
À propos du CQDM
Le CQDM est un consortium de recherche précoce dont la mission est de financer le développement de technologies et d’outils novateurs afin d’accélérer le processus de découverte de médicaments. Unique au monde, le modèle d’affaires du CQDM est basé sur une approche collaborative où tous les partenaires partagent les coûts de la recherche biopharmaceutique et profitent de ses résultats. Le CQDM offre aussi un carrefour où convergent le milieu universitaire, les gouvernements, l’industrie pharmaceutique et celle des biotechnologies afin de relever ensemble les nombreux défis médicaux complexes. Le CQDM bénéficie du soutien financier de Merck, Pfizer Inc., AstraZeneca, Boehringer Ingelheim, GlaxoSmithKline, Eli Lilly Canada, Janssen, Novartis Pharma Canada, Sanofi Canada, de même que du ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (MEIE) du Gouvernement du Québec et du Gouvernement du Canada (Programme des réseaux de centres d’excellence dirigés par l’entreprise [RCE-E]). Pour plus d’informations, visitez-nous au www.cqdm.org.
À propos des Centres d’excellence de l’Ontario (CEO)
Les Centres d’excellence de l’Ontario (OCE) favorisent la commercialisation de la recherche de pointe dans tous les secteurs clés pour construire l’économie de demain et assurer la compétitivité globale de l’Ontario. Ce faisant, OCE favorise la formation et le développement de la prochaine génération d’inventeurs et d’entrepreneurs et est un partenaire clé avec l’industrie de l’Ontario, les universités, les collèges, les centres de recherche hospitaliers, les investisseurs et les gouvernements. Un champion des technologies de pointe, des bonnes pratiques et de la recherche, OCE investit dans des secteurs tels que la santé, les médias numériques et la communication de l’information, la fabrication de pointe et les matériaux ainsi que les technologies propres, y compris l’énergie, l’environnement et l’eau. OCE est un partenaire clé dans la prestation de programme d’innovation de l’Ontario en tant que membre de l’Ontario Network of Excellence (ONE). Financé par le gouvernement de l’Ontario, l’ONE est composé d’organisations et de secteurs régionaux pour aider les entrepreneurs de l’Ontario à développer rapidement leurs entreprises et à créer de nouveaux emplois. Pour plus d’information, visiter le www.onebusiness.ca.
Sources :
Julie Martineau
Directrice principale, Communications et développement des affaires
CQDM
Tél.: (514) 766-6661, poste 2198
jmartineau@cqdm.org
Stuart Green
Gestionnaire, Relations media
Centres d’excellence de l’Ontario
Tél.: (416) 861-1092, poste 1022
stuart.green@oce-ontario.org