McGill, l’industrie, le CQDM et la fondation Brain Canada collaborent à la mise au point d’un nouveau médicament pour traiter l’insomnie et la douleur

Un nouveau médicament prometteur donne de l’espoir aux personnes aux prises avec des douleurs neuropathiques et l’insomnie.

Montréal, le 3 juillet 2024 – Un groupe diversifié réunissant les expertises de l’Université McGill et du secteur privé a réussi des percées majeures dans la mise au point d’un nouveau médicament qui pourrait soulager les douleurs neuropathiques et l’insomnie. Ces avancées ont été rendues possibles grâce à une subvention du gouvernement du Québec (MEIE) octroyée par le CQDM de 658 422 $, une subvention de 453 125 $ de la Fondation Brain Canada, et un financement conjoint   de l’entreprise québécoise Produits chimiques Delmar, désormais Minakem Montréal, et d’une institution publique (IRSC) pour un total de 1,6 M $ pour la recherche. (plus d’informations disponibles via le résumé).

Ce projet est issu d’une découverte faite en 2007, à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), marquant le début de l’aventure. Gabriella Gobbi, M.D., Ph. D., professeure au Département de psychiatrie de l’Université McGill et chercheuse à l’IR-CUSM, étudiait des molécules capables de soulager les symptômes de l’anxiété et de la dépression. « Une de ces molécules a eu un effet inattendu sur un récepteur de mélatonine du cerveau, plongeant les animaux de laboratoire dans un profond sommeil », se souvient-elle.

La mélatonine est une hormone qui aide à réguler les rythmes circadiens (cycles veille/sommeil) et qui est surtout libérée par la glande pinéale, en réponse à la baisse de la luminosité au crépuscule. C’est d’ailleurs pourquoi on l’appelle parfois « l’hormone du sommeil ». La mélatonine interagit naturellement avec deux récepteurs du cerveau ayant des effets sur les fonctions cérébrales : MT1 et MT2.

« Par pur hasard, la molécule que nous étions en train de tester s’est avérée être un agoniste de MT2 », explique la Dre Gobbi. Non seulement la molécule induit le sommeil, mais elle allonge la période de sommeil profond dont l’organisme a besoin pour rester en santé, qu’on appelle le « sommeil non paradoxal ».

« L’insomnie est un gros problème, qui peut nuire à la vie quotidienne et provoquer des problèmes de santé majeurs, par exemple la dépression, le diabète et même les maladies cardiovasculaires », avance la Dre Gobbi. Selon les Instituts de recherche en santé du Canada, près de 24% de la population canadienne a un trouble du sommeil.

Plusieurs années après cette première découverte, la Dre Gobbi a constaté que de faibles doses de la même molécule soulageaient les douleurs neuropathiques, contre lesquelles il existe peu de traitements efficaces. « Les opioïdes dominent le marché des médicaments contre la douleur, mais ces produits sont associés à des problèmes comme la dépendance, » explique-t-elle. « La découverte de nouveaux analgésiques intéresse donc beaucoup le monde de la médecine. Et nous commencions à comprendre que la molécule agoniste des récepteurs MT2 de la mélatonine que nous étions en train d’étudier avait le potentiel de soulager la douleur et l’insomnie. »

La mise en marché d’un nouveau médicament n’est cependant pas une mince affaire, comme le décrit la Dre Gobbi. « La plupart des médicaments ne se rendent jamais à la phase clinique, explique-t-elle. Le développement des médicaments comporte une vallée de la mort notoire, dont la difficile traversée nécessite beaucoup de ressources, souvent financées par des sociétés de capital de risque principalement axées sur le profit. » Une récente étude publiée dans le Journal of the American Medical Association a estimé que la mise en marché d’un nouveau médicament nécessite des investissements moyens de 1,3 milliard $ US ; d’autres sources citent des montants nettement plus élevés.

Heureusement, il existe une solution locale : le CQDM, qui facilite la collaboration entre les acteurs des milieux universitaires et industriels afin d’accélérer les découvertes scientifiques dans les domaines des vaccins, des produits thérapeutiques et des outils diagnostiques, tout en bénéficiant à l’économie québécoise.

« Nous avons une chance inouïe d’être au Québec et d’avoir accès à ces ressources, explique la Dre Gobbi. Grâce au leadership et au soutien administratif de McGill, ainsi qu’au financement du CQDM, de la fondation Brain Canada et de Produits chimiques Delmar, nous avons pu former un groupe réunissant des membres des industries pharmaceutique et biotechnologique. »

Le groupe a initialement été confronté au défi de développer un promédicament viable pour la conduite des tests toxicologiques. En effet, la molécule originale était lipophile, et très peu absorbable. C’est à ce moment que Robert Zamboni, Ph. D., professeur associé de pharmacologie, biochimie et chimie, est intervenu.  Son équipe a conçu un nouveau médicament, pouvant être administré par voie orale et métabolisé par l’organisme, à partir de la molécule mère. « C’est un processus extrêmement complexe auquel nous avons consacré plus d’un an », se souvient le Dr Zamboni. Les chercheurs universitaires doivent franchir de nombreux obstacles pour concrétiser une idée en un médicament homologué qui aide des millions de patients. Les Produits chimiques Delmar ont apporté leur soutien aux scientifiques de McGill pour passer à la production à grande échelle et à résoudre les problèmes biochimiques. Les partenaires industriels, tels que les Produits chimiques Delmar mais aussi Evotec, ont joué un rôle crucial dans la synthèse de la molécule remaniée et dans les études de toxicologie préalables à la présentation de nouveau médicament de recherche. Les Produits chimiques Delmar maintient l’accès à ses installations conformes aux bonnes pratiques de fabrication ainsi qu’à son centre de recherche et développement (R-D) pour soutenir le projet jusqu’à la validation finale et l’obtention des homologations nécessaires auprès des autorités sanitaires.

La Dre Gobbi et son équipe peuvent maintenant envisager les premiers essais chez les humains. « C’est une réalisation exceptionnelle qui ne serait possible nulle part ailleurs, dit-elle. Je suis fière de notre collaboration unique d’organisations qui coopèrent pour tirer parti des idées québécoises et mettre au point un médicament qui pourrait améliorer la santé de millions de personnes. »

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À propos du projet :

En plus des partenaires de financement préalablement mentionnés, le projet a été rendu possible grâce au Fonds canadien de recherche sur le cerveau (FCRC), une entente novatrice entre le Gouvernement du Canada (par l’intermédiaire de Santé Canada) et la Fondation Brain Canada. Jusqu’à maintenant, Santé Canada a investi plus de 200 millions de dollars par l’intermédiaire du FCRC, un investissement qui a été égalé par la Fondation Brain Canada ainsi que ses donateurs et partenaires.

À propos de la Fondation Brain Canada :

La Fondation Brain Canada joue un rôle fédérateur unique et inestimable auprès des acteurs qui soutiennent et font progresser la recherche sur le cerveau à l’échelle nationale. Une meilleure compréhension des mécanismes du cerveau contribue à la prévention, au diagnostic, au traitement et à la guérison des troubles cérébraux, améliorant ainsi la santé de la population canadienne et mondiale. Pour en savoir plus, visitez Braincanada.ca. @BrainCanada

À propos du CQDM :

Facilitateur d’innovation biopharma.     
Le CQDM est un consortium de recherche biopharmaceutique à but non lucratif dont la mission est de soutenir et de faciliter la R-D collaborative multipartite visant à accélérer la translation ou transformation de technologies innovantes en solutions répondant à des besoins médicaux non satisfaits, tout en générant des retombées significatives pour l’économie québécoise et canadienne. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site web : https://cqdm.org                et rejoignez-nous sur Twitter/X @CQDM_Canada et LinkedIn.    

À propos d’Evotec SE :

Evotec est une société spécialisée dans les sciences de la vie dont le modèle commercial unique lui permet de remplir sa mission de découvrir et développer des traitements très efficaces et d’en faire bénéficier les patients. La plate-forme multimodale de la société comprend une combinaison unique de technologies, de données et de sciences innovantes pour la découverte, le développement et la fabrication de produits pharmaceutiques nouveaux et de premier plan. Evotec propose des partenariats et des solutions pour pipeline cocréation de toutes les 20 plus grandes sociétés pharmaceutiques et plus de 800 sociétés de biotechnologie, des établissements universitaires et d’autres acteurs de la santé. Evotec a des activités stratégiques dans un grand nombre de domaines thérapeutiques actuellement délaissés, notamment la neurologie, l’oncologie, ainsi que les maladies métaboliques et infectieuses. Dans ces domaines de compétences, Evotec a pour ambition de créer le premier programme mondial en copropriété pour des thérapies innovantes et a constitué à ce jour un portefeuille de plus de 200 projets de R&D exclusifs et en copropriété, de la découverte précoce au développement clinique. Evotec est présent dans le monde entier avec plus de 4 500 personnes hautement qualifiées. Les sites de la société en Europe et aux États-Unis proposent des technologies et des services à forte synergie et fonctionnent comme des pôles d’excellence complémentaires. Plus d’informations sur et rejoignez-nous sur Twitter/X @Evotec et LinkedIn.

À propos de Minakem Montréal :

Minakem, une entreprise familiale belge dont le chiffre d’affaires s’élève à 400 millions de dollars canadiens. Elle a récemment acquis Delmar Chemicals Inc, la plus grande usine canadienne et la seule usine québécoise de production d’IPA, créée en 1941. Désormais Delmar Chemicals Inc est connue sous le nom de Minakem Montréal. Minakem Montréal a investi plus de 80 millions de dollars canadiens au cours des dix dernières années dans les corticostéroïdes OEB4, les substances contrôlées et d’autres technologies. L’entreprise a été inspectée par Santé Canada, la FDA, la KFDA et la PMDA et dispose d’un solide soutien réglementaire et d’une capacité de R&D de 174 M3, dont 29 M3 pour les corticostéroïdes vétérinaires et les substances contrôlées. Du kilo-lab au commercial jusqu’à l’OEB4, Minakem Montréal a récemment lancé de nouveaux génériques (USDMF) : Apixaban, Mirabegron, Solifenacin, Rosuvastatin, Lapatinib, Sorafenib, Eslicarbazepine et Tofacitinib.

Personne-ressource auprès des médias : 

Julia Serafino
Coordinatrice Marketing Communication
CQDM
438-543-9498
jserafino@cqdm.org

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