Défi : Les troubles psychiatriques tels que la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression sévère touchent 25 millions d’individus en Amérique du Nord. L’identification précoce des facteurs de risque chez les personnes qui présentent des prédispositions génétiques demeure la voie la plus prometteuse pour améliorer les traitements de ces maladies. Cependant, il existe différents sous-groupes de patients atteints de ces maladies dont l’état dépend de différentes pathologies moléculaires et pour lesquelles il n’y a, à l’heure actuelle, aucun marqueur biologique fiable permettant de poser un diagnostic précoce et d’orienter le traitement.
Solution : L’équipe a conçu une plateforme non invasive pour le diagnostic précoce et précis des patients atteints de schizophrénie et de troubles bipolaires, permettant ainsi un traitement plus efficace tout en réduisant les coûts sanitaires et sociaux. Cette approche permet la stratification des patients basé sur leurs profils d’électro-rétinographie (ERG) qui exploitent la réponse de la rétine à une stimulation lumineuse pour surveiller le système nerveux central. À partir d’une cohorte de 150 patients schizophrènes, 150 patients atteints de troubles bipolaires, 150 patients souffrant de dépression majeure et 200 volontaires sains, un biomarqueur signature basée sur l’ERG de chaque patient et propre à chaque maladie a été identifié. La valeur prédictive du diagnostic associé est hautement élevée (sensibilité jusqu’à 95 % et spécificité allant jusqu’à 80 % permettant de distinguer les patients atteints de schizophrénie et de troubles bipolaires).De plus, lorsque l’analyse ERG était faite sur des patients psychotiques prenant des antipsychotiques, l’équipe a observé que ces médicaments affichaient une signature ERG spécifique, permettant une distinction entre les patients qui réponde bien au traitement et ceux qui y réagissent moins bien avec une sensibilité et une spécificité de 100 % pour l’olanzapine et de 97 % pour la quétiapine et le lithium.
Réalisations / Retombées : Cette plateforme démontre que les profils électrorétinographiques peuvent permettre de prédire la susceptibilité et la réponse au traitement des patients atteints de troubles psychiatriques. Cela pourrait également réduire le temps de recrutement des patients, ce qui permettrait de réaliser des économies sur les essais cliniques tout en réduisant les coûts liés à la santé mentale grâce à un diagnostic plus précoce. À la suite de ces réalisations, l’équipe a reçu une subvention d’un million de dollars de l’IRSC dans le but d’élaborer un test diagnostic pour les enfants ayant un risque élevé de développer des maladies comme la schizophrénie ou des troubles bipolaires. De plus, une entreprise en démarrage, diaMentis, a été créée pour la mise en marché de cet outil novateur afin d’aider les cliniciens à diagnostiquer plus précocement les troubles mentaux.
Chercheur principal : Michel Maziade Université Laval |
Co-chercheurs Marc Hébert, Chantal Mérette, Roch-Hugo Bouchard, Marie-Josée Filteau, Marc-André Roy Université Laval |
Projet complété |
2 100 000 $ / 2 ans |
Soutenu par CQDM par l’entremise de : – AstraZeneca – Merck – Pfizer – MESI – RCE-E |