Milad Dagher / David Juncker
Montréal, le 16 juillet 2020 – Aujourd’hui, l’Université McGill et le CQDM annoncent le financement par le CQDM d’un projet collaboratif entre l’Université McGill et nplex biosciences afin de développer à grande échelle un procédé de détection de protéines, le « nELISA ». Ainsi, l’équipe de recherche obtiendra une bourse de 1 M$ pour un an dans le cadre du programme Quantum Leap du CQDM. GlaxoSmithKline (GSK), nplex biosciences, l’initiative Cerveau en santé, vie en santé de l’Université McGill et le Ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec contribuent au financement.
Une approche basée sur la nanotechnologie permettra de faire un pas de géant en augmentant la capacité des tests multiplex en immuno-essai dans le cadre de programmes de dépistage à GlaxoSmithKline et à Neuro (Institut-hôpital neurologique de Montréal).
« La pandémie liée à la COVID-19 nous a démontré l’importance de soutenir encore plus activement l’industrie des sciences de la vie, un secteur majeur de l’économie du Québec. La recherche scientifique et l’innovation représentent des ingrédients essentiels à la relance économique, j’en suis convaincu. C’est pourquoi le gouvernement du Québec contribue à hauteur de 376 000 $ au développement de la plateforme nELISA, dont les multiples usages vont nous aider à lutter contre le coronavirus », mentionne le ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable de la région de Lanaudière, Pierre Fitzgibbon.
« Le besoin d’élaborer des technologies de détection protéique à haut débit est d’autant plus urgent que nous sommes aux prises avec divers problèmes de santé, notamment liés au vieillissement de la population », explique le Pr David Juncker, professeur, chef du Département de génie biomédical et chercheur principal du projet financé. « Le nELISA nous permettra de mieux évaluer certains indicateurs biologiques, comme le ferait par exemple un télescope à haute résolution pouvant rapidement scruter le ciel pour découvrir des phénomènes encore jamais vus ».
Le marché des immuno-essais devrait atteindre 18 milliards de dollars américains en 2025. Cependant, pour les technologies actuelles issues des essais biologiques immunoabsorbants enzymatiques (ELISA), il existe des limites importantes de vitesse, de volume ou de précision qui empêchent leur utilisation pour une analyse protéique approfondie dans le cadre d’études à haut débit. nplex, une société dérivée de l’Université McGill, commercialise le nELISA, une technologie qui pourrait transcender les compromis technologiques traditionnels grâce à un multiplexage important, à un débit élevé et à une sensibilité accrue, tout en étant plus rentable.
« L’étroite collaboration avec nos partenaires de GSK et de McGill permet la mise en œuvre immédiate de nos technologies dans des projets de criblage à haut débit », souligne Milad Dagher, PDG et cofondateur de nplex biosciences. « C’est une bonne première étape, mais ce n’est que la pointe de l’iceberg ; les possibilités du nELISA sont vastes. Notre but est de consolider le large éventail des outils d’immuno-essais actuellement utilisés par les scientifiques et de les remplacer par une plateforme prenant en charge les toutes différentes étapes scientifiques, de la découverte aux essais cliniques».
« Le CQDM est fier de financer l’élaboration de la plateforme nELISA et de contribuer à l’épanouissement de nplex biosciences dans ses efforts pour la conception d’une plateforme novatrice visant l’accélération de la découverte de médicaments biopharmaceutiques », déclare Jesse Paterson, Directeur principal, Développement des affaires du CQDM. « Le programme Quantum Leap souligne la capacité du CQDM à obtenir du financement de différentes organisations des sciences de la vie et à soutenir la recherche à un stade précoce en favorisant les collaborations entre les chercheurs des universités, de l’industrie de la biotechnologie et des compagnies pharmaceutiques ».
Fort des avantages qui font de l’ELISA la norme de référence, le nELISA utilise la nanotechnologie pour en faire une technique de haut débit sans précédent grâce à la miniaturisation et à la parallélisation. Le nELISA adapte tous les composants de l’ELISA classique afin de les lier à des billes de la taille d’un micron. Cela permet le multiplexage de plusieurs essais nELISA sans interférence, résolvant un obstacle majeur jusqu’à maintenant. De plus, ces billes sont conçues selon un code de couleur, ce qui permet une analyse rapide, fiable et rentable grâce à l’équipement de cytométrie en flux généralement disponible dans les laboratoires de recherche.
Dans le cadre de ce projet, le nELISA servira à déterminer le niveau d’expression de 150 cytokines principales dans 15 000 échantillons de cellules en culture afin de générer plus de deux millions de points de données protéiques et de démontrer l’utilité du nELISA comme technologie de dépistage à haut débit. Ces tests permettront à GSK d’utiliser le nELISA pour plusieurs projets de criblage à haut débit, en plus d’autres études d’application neurologique au Neuro (l’Institut-hôpital neurologique de Montréal) menées par le Pr Thomas Durcan et le Dr Ted Fon. Leur équipe effectuera 5 000 essais pour évaluer l’impact de 1 200 médicaments sur les astrocytes (un important type de cellule nerveuse chez l’humain) générés à partir de cellules souches pluripotentes induites de patients atteints de la maladie de Parkinson auNeuro.
En plus de déployer de nouvelles capacités en découverte de médicaments, les 150-plex nELISA de ce projet pourraient aider à lutter contre la COVID-19 en offrant aux chercheurs un nouvel outil pour comprendre le choc cytokinique et la facilitation de l’infection par des anticorps, deux phénomènes liés aux cytokines qui sont au cœur de la biologie de la maladie et de l’efficacité du vaccin. Milad Dagher précise que nplex collabore aussi avec des partenaires universitaires et cliniques de la région de Montréal afin d’élaborer un test sérologique très précis de dépistage de la COVID-19 grâce au nELISA, test qui pourrait être déployé sur les cytomètres en milieu clinique.
À propos de l’Université McGill
Fondée à Montréal (Québec) en 1821, l’Université McGill est l’un des établissements d’enseignement supérieur les plus prestigieux du Canada. Elle comprend deux campus, onze facultés, onze centres de perfectionnement professionnel, 300 programmes d’étude et quelque 38 000 étudiants, dont 8 000 de cycle supérieur. McGill accueille plus de 7 700 étudiants étrangers (soit 20 %) provenant de plus de 150 pays. Près de la moitié des étudiants de McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais ; incluant 38 % d’entre eux qui ont pour langue maternelle le français.
À propos de l’initiative Cerveau en santé, vie en santé
L’initiative Cerveau en santé, vie en santé de l’Université McGill vise à accélérer les découvertes translationnelles et à créer un centre mondial d’excellence en neuroinformatique à l’Université McGill. Avec le soutien du le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) du Québec et du Fonds de recherche du Québec (FRQS, FRQSC et FRQNT), L’initiative s’appuie sur l’excellence scientifique et le leadership mondial de McGill dans les domaines des neurosciences qui sont les plus prometteurs pour obtenir des résultats cliniquement efficaces et réalisables dans le domaine de la santé mentale et cérébrale.
À propos de nplex biosciences
Né de la collaboration de chercheurs de l’Université McGill voulant résoudre les principales problématiques liées à la protéomique et ainsi répondre à la demande de la biologie à haut débit, nplex élabore une plateforme protéomique à haut débit pour la découverte à l’échelle des populations. Aujourd’hui, son équipe œuvre au profilage précis des secrétomes humains afin de permettre une analyse complémentaire et orthogonale au sein de la découverte de médicaments.
À propos du CQDM
Le CQDM est un consortium de recherche biopharmaceutique fondé en 2008 qui a pour mission de financer le développement de technologies novatrices destinées à accélérer la découverte et la mise au point de médicaments et de vaccins. Notre modèle d’affaires privilégie une approche collaborative où les grandes entreprises pharmaceutiques mondiales, les sociétés de biotechnologie canadiennes, ainsi que les gouvernements du Québec et du Canada se partagent les coûts de la recherche. Ce levier financier permet au CQDM de réduire les risques liés à la recherche précoce dans le domaine biopharmaceutique. C’est ainsi que le CQDM comble les besoins en matière de financement de l’innovation dans les réseaux universitaires et privés, particulièrement aux stades précoces de la recherche. Le CQDM bénéficie des contributions du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) du Gouvernement du Québec, de grandes sociétés pharmaceutiques et du Gouvernement du Canada par le truchement du Programme des réseaux de centres d’excellence dirigés par l’entreprise [RCE-E]. Renseignements: https://cqdm.orgfr.
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Contact :
CQDM
Jesse Paterson
Directeur principal, Développement des affaires
514 850-7088
jpaterson@cqdm.org