
Moteur de relance économique pour le Québec

CQDM - UN ACTEUR IMPORTANT DE RELANCE ÉCONOMIQUE POUR LE QUÉBEC
Création d’une plateforme innovante pour développer les thérapies de demain
Mettre à profit des approches novatrices développées au Québec afin de concevoir de nouveaux traitements ciblés applicables à une vaste gamme d’indications thérapeutiques ? C’est le défi qui attendait le professeur Michel Bouvier et ses nombreux partenaires issu(e)s de sept centres universitaires et hospitaliers de la province dans le cadre de l’initiative collaborative d’envergure lancée par l’Institut de recherche en immunologie et en cancer (IRIC) en 2018.
Le succès de ce projet structurant d’une valeur de 20 M$, soutenu par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) grâce au Fonds d’accélération en santé (FACS) inclus à la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027, reposait sur :
- L’expertise complémentaire et la créativité des équipes de recherche de l’IRIC, du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, du CHU de Québec-Université Laval, de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, de l’Université de Sherbrooke, de l’Université de Montréal (MILA) et de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont,
- La mise en commun de plateaux technologiques à la fine pointe,
- L’apport financier et scientifique du partenaire biopharmaceutique Bristol Myers Squibb (BMS), ainsi que,
- Le savoir-faire de l’Unité de découverte de médicament de l’IRIC, dirigée par la professeure Anne Marinier.
Le projet visait à mettre sur pied un programme structurant de portefeuille de projets de développement de thérapies novatrices pour traiter les cancers et les maladies cardiovasculaires.
Cancers et maladies cardiovasculaires : des thérapies novatrices et prometteuses
Quatre ans plus tard, on constate que le défi a été relevé avec brio ! L’initiative a permis l’avancement simultané d’un portefeuille de quatre thérapies novatrices et prometteuses pour traiter des cancers et des maladies cardiovasculaires, lesquelles se situent à différents stades de maturation et poursuivront leur développement vers la clinique.
Plus important encore, cette collaboration d’envergure a généré plusieurs outils innovants et confirmé la validité de nouvelles approches de développement révolutionnaires, créant ainsi une plateforme solide et pérenne pour accélérer le développement de nouveaux médicaments. Ces outils comprennent quelques milliers de molécules conçues et synthétisées en vue d’activités biologiques précises. De plus, un grand nombre de biosenseurs permettant la caractérisation des réponses cellulaires et de méthodes d’analyses associant ces réponses à l’action des centaines de molécules candidates générées ont été développés. L’ensemble de ces outils créent la combinaison gagnante pour le développement continu de candidats cliniques au potentiel novateur qui pourront être développés avec grand intérêt par le partenaire pharmaceutique ou les chercheurs impliqués.
Une innovation scientifique et technologique structurante
En plus de ces outils, le professeur Bouvier et ses partenaires ont su mettre à profit une approche novatrice de sélectivité fonctionnelle (signalisation biaisée des récepteurs couplés aux protéines G) qui permet la création de composés démontrant un profil d’efficacité augmenté par rapport à ceux de médicaments disponibles sur le marché. Un composé phare au potentiel énorme pour traiter les maladies cardiovasculaires a été développé avec cette approche. Il est considéré comme un candidat ouvrant la voie à des études cliniques et disposant d’un potentiel commercial.
Cette nouvelle approche fait maintenant partie de l’arsenal dont dispose la communauté de recherche québécoise pour accélérer l’avancement de programmes de découverte de médicaments plus larges. Ainsi, il sera possible de développer des composés pour une variété de maladies nécessitant de meilleures options thérapeutiques. Ces outils sont même actuellement considérés comme fondement pour la création éventuelle d’une société dérivée, créant ainsi de la valeur et de la richesse pour le Québec à long terme.
Le succès de cette initiative est largement attribuable à la nature collaborative du projet et à l’IRIC avec son modèle unique et hautement efficace pour générer et tester des composés précoces et réduire les risques associés à leur développement. En effet, la recherche et le développement de nouveaux composés est un long parcours à haut risque : sur des milliers de composés développés, seulement quelques-uns se retrouveront sur le marché.
Un potentiel d’innovation en santé à déployer
En concertant les efforts et l’expertise d’une centaine de professionnels et de professionnelles de recherche provenant de plusieurs universités et centres hospitaliers du Québec, tout en tirant profit de la relation étroite de l’IRIC avec l’industrie pharmaceutique, dont l’entreprise BMS partenaire du projet, cette initiative a créé les conditions gagnantes pour développer et identifier rapidement les composés qui ont le plus de potentiel.
Selon le professeur Bouvier, « En plus d’avoir permis le développement de projets conduisant à des thérapies innovantes, la subvention du FACS gérée par le CQDM a assuré la croissance pérenne de l’Unité de découverte de médicaments de l’IRIC qui est au cœur de l’écosystème de l’innovation biopharmaceutique au Québec ».
C’est une quarantaine de professionnels de recherche de l’Unité de Découverte du Médicament de l’IRIC qui ont participé au projet et contribué à son succès. Par ailleurs, le succès de l’initiative a permis d’aller chercher du financement additionnel issu de différentes sources pour plus de 50 M$ permettant d’assurer la pérennité des technologies créées et incluant divers partenariats avec le secteur public et privé, dont Ipsen, ExCellThera, RejuvenRx, Ono et Domain Therapeutics.
Le développement futur d’approches, d’outils de recherche et de molécules candidates développés dans le cadre de l’initiative FACS sera possible grâce au modèle mis de l’avant par l’IRIC, qui s’adapte en fonction des besoins et du stade de développement des innovations en favorisant selon les circonstances la création de partenariats avec des entreprises pharmaceutiques, avec des entreprises en biotechnologies, ou encore en créant directement de nouvelles pousses qui assureront le développement commercial. C’est un modèle de réussite pour le Québec et un atout essentiel pour le secteur biopharmaceutique.
DÉCONSTRUIRE LES MYTHES
Examinons le parcours de Dany Filion pour découvrir un moyen de concilier une formation de pointe en sciences de la vie et une carrière stimulante qui n’est pas directement liée à la recherche.
Tôt dans son parcours universitaire, Dany a entendu parler des possibilités de carrières en recherche académique et industrielle. Selon lui, bien d’autres avenues existent pour quelqu’un désirant combiner une carrière scientifique à d’autres intérêts tout aussi excitants. Vers la fin de sa thèse de doctorat, Dany a pris part à un projet collaboratif dirigé par Pr. Emanuel Escher et impliquant trois grandes sociétés pharmaceutiques : Pfizer, Merck et AstraZeneca. Ce sont les impératifs de commercialisation associés au partenariat avec ces entreprises qui lui ont fait découvrir un monde connexe : celui des brevets et de la propriété intellectuelle.
Fort de cette expérience, Dany a décidé de foncer tête première dans ce secteur. Afin de confirmer son choix professionnel, il a complété un certificat en droit des affaires et mis en valeur ses compétences transférables. Il a ensuite rejoint différents cabinets d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle ainsi que différentes entreprises innovantes. Dany évolue maintenant dans l’écosystème montréalais des start-ups en tant qu’analyste en brevets chez Puzzle Medical Devices.
« Pour certains, le choix de faire un virage dans sa carrière après le doctorat peut paraître risqué, voire déconcertant considérant le temps et les efforts y ayant été investis. Pour ma part, je vois la suite traditionnelle aux études doctorales, soit les études postdoctorales, comme un risque, particulièrement lorsque l’on doit s’établir dans un autre pays pour plusieurs années. Est-ce que le déracinement, reporter fonder une famille et/ou retarder l’achat d’une maison en valent vraiment la peine? Êtes-vous prêt à faire ce sacrifice considérant les chances de décrocher un emploi plus satisfaisant?
Selon moi, il faut d’abord se questionner à savoir quels sont exactement ses intérêts professionnels. Tout en respectant ceux-ci, peuvent-ils être réalistement redéfinis ou élargis à des sphères d’activité insoupçonnées? Il faut être curieux. Ensuite, il faut valider notre choix de quelque façon que ce soit et planifier soigneusement sa mise en œuvre. L’idée est de savoir le plus rapidement possible si ce choix est le bon afin d’optimiser ses chances de succès, mais cela est généralement plus facile à dire qu’à faire! »
Dany ne cache pas qu’amorcer un tel virage n’est pas toujours simple. Le milieu de la propriété intellectuelle, incluant celui des brevets, a un fonctionnement généralement axé sur les relations mentors-mentorés, lesquelles peuvent être difficiles à trouver. De là l’importance d’être motivé et démontrer son intérêt afin de prendre sa place dans le secteur.
Aujourd’hui, sa carrière lui permet de constater de près le succès d’innovations tangibles, tout en évoluant dans un milieu effervescent. Dans le cadre de son travail, Dany aide Puzzle Medical Devices à naviguer dans le monde complexe de la propriété intellectuelle et à protéger ses innovations. Comme quoi ses efforts ont porté fruit!
Ce parcours vous inspire? Découvrez le CQDM et ses histoires à succès.
Luciana Coutinho de Oliveira parle par expérience.
Alors qu’elle étudiait au doctorat en biochimie au Brésil ou encore lorsqu’elle complétait son premier stage postdoctoral à l’Université de Montréal, le milieu universitaire lui semblait être le seul endroit permettant de poursuivre sa passion pour la recherche scientifique.
Toutefois, c’est lors de son 2e stage postdoctoral que Luciana a été exposée à la recherche collaborative industrielle dans le cadre de sa participation au projet dirigé par Pr. Steven LaPlante de l’Institut National de Recherche Scientifique. Elle a par la suite été recrutée par l’entreprise partenaire, Recherche et Solutions NMX, milieu dans lequel elle évolue encore aujourd’hui en tant que chercheuse scientifique principale.
S’il est vrai que la recherche industrielle implique moins de publications scientifiques compte tenu de la nature confidentielle des découvertes, Luciana précise que :
« la recherche industrielle est extrêmement stimulante car elle donne la possibilité de travailler sur plusieurs projets à la fois, en étroite collaboration avec nos collègues et à un rythme beaucoup plus rapide que ce qu’il est possible de réaliser dans le milieu universitaire. Et les tâches sont loin d’être répétitives! »
Pour autant, l’expérience académique acquise est loin d’avoir été du temps gaspillé! Ses études l’ont préparée à être efficace dans l’industrie en lui apprenant à innover, à gérer des projets de façon indépendante et à développer une expertise de pointe en plusieurs techniques valorisées par l’industrie.
« N’ayez pas peur du changement, essayez des choses. Suivez vos passions, qui se trouvent peut-être dans l’industrie! »
Nous tenons à remercier Luciana pour cet inspirant partage de son expérience de la recherche scientifique en milieux public et privé.
Faux !
Il existe des ponts entre la recherche universitaire et le milieu des affaires. Prenons l’exemple de Matthieu Chartier, pour qui les compétences acquises lors de son parcours doctoral en bio-informatique ont été cruciales afin de fonder sa propre entreprise. Au sein du groupe de recherche dirigé par le Pr. Najmanovich et en collaboration avec plusieurs grandes sociétés pharmaceutiques, son doctorat lui a « appris à apprendre », en plus de lui permettre de connecter avec plusieurs acteurs clés de l’écosystème.
Matthieu précise que:
« plusieurs similarités existent entre un projet de recherche universitaire et la gestion d’une entreprise, que ce soit pour évaluer les besoins de la communauté, gérer les ressources et des échéances ou pour résoudre des problèmes ».
Les études supérieures l’ont donc bien préparé à devenir PDG de l’entreprise Fourwaves, une plateforme qui permet aux chercheurs d’organiser leurs conférences scientifiques et qui facilite la communication de projets de recherche. Dans son parcours, il a su combiner ses deux passions que sont les sciences et l’entrepreneuriat!
Merci à Matthieu de nous avoir partagé son histoire, qui met en lumière le potentiel de la recherche collaborative afin de bien préparer les leaders de demain à surmonter de multiples défis.
PLUS D'HISTOIRES À DÉCOUVRIR !
EPITOPEA
L’histoire d’Epitopea a quelque chose d’exceptionnel : cette jeune pousse portée par l’innovation a rapidement réussi à lever un montant impressionnant en fonds de démarrage afin d’accélérer son impact dans la lutte contre le cancer.
Le CQDM, l’Oncopole, pôle cancer du FRQS et la Société de Recherche sur le Cancer sont fiers d’avoir soutenu des travaux de recherche innovants menés par le Dr Claude Perreault et ses collaborateurs, qui ont permis le développement d’une approche compétitive internationalement et ont contribué à la création de l’entreprise Epitopea, dérisquant du même coup l’investissement nécessaire pour son démarrage.
Distinguer les cellules saines des cellules tumorales – l’approche novatrice du projet mené par le Dr Claude Perreault
Le cancer se propage lorsque le système immunitaire n’arrive pas à éliminer efficacement les cellules anormales. Pourtant, celui-ci a la capacité de combattre les cellules tumorales lorsqu’il reconnaît à leur surface certains antigènes spécifiques de la tumeur (AST) qui sont en mesure de l’activer. Alors, quels sont les AST les mieux reconnus par le système immunitaire? Sont-ils partagés par les personnes atteintes d’un même cancer? C’est ce à quoi souhaitait répondre le Dr Claude Perreault (IRIC) et ses collaborateurs:
« Mon équipe a développé une approche unique et globale qui comprend deux composantes. La première vise l’identification plus efficace et plus précise des AST. La deuxième concerne l’élaboration de nouveaux tests in vitro qui peuvent prédire la réponse immunitaire in vivo. Combinées, ces deux composantes permettent de sélectionner les AST les plus aptes à activer le système immunitaire. »
L’approche de l’équipe multidisciplinaire menée par le Dr Perreault a été utilisée pour identifier des AST prometteurs pour les leucémies myéloïdes aiguës et lymphoïdes aiguës dans le cadre du projet soutenu par le CQDM. En parallèle, d’autres travaux menés par l’équipe ont aussi démontré des résultats encourageants associés aux tumeurs du sein et de l’ovaire. Cette innovation québécoise s’avère donc non seulement efficace dans le cadre de types tumoraux spécifiques, mais aussi applicable à un large spectre de cancers difficiles à traiter.
Du projet de recherche à la création d’entreprise
Fait plutôt inhabituel, les résultats ont très rapidement mené à la valorisation de la propriété intellectuelle développée par l’Université de Montréal et à la création de la compagnie Epitopea, avec le soutien d’IRICoR. La mission de l’entreprise est de rendre disponible de meilleurs traitements contre le cancer en commercialisant des vaccins à base d’AST contre différents types de tumeurs. Cette capacité de procéder rapidement au transfert du savoir et de l’approche est principalement due au caractère grandement innovant des travaux de recherche, qui a été reconnu immédiatement par plusieurs investisseurs en capital de risque.
Comme le mentionne Steven Klein, chef de la direction des affaires d’Epitopea :
« Le fait d’avoir rassemblé des licences au sein d’une entreprise, par la création d’Epitopea, favorise les opportunités de collaboration avec les entreprises pharmaceutiques. En fonction des projets, nous avons le choix de développer des éléments à l’interne ou encore établir des partenariats avec des compagnies pharmaceutiques dans une approche de recherche collaborative. »
D’importants investissements pour créer un impact significatif
Depuis sa création au printemps 2022, la jeune pousse a levé 14 M$ USD en fonds de démarrage, un financement de taille pour l’entreprise. Solidement soutenue par 4 groupes d’investisseurs du Québec et d’ailleurs, l’équipe s’est donné les moyens de ses ambitions.
Grâce aux avancées qui seront réalisées par Epitopea, il deviendra possible de cibler plusieurs AST dans un même traitement pour un type de cancer donné, ce qui permettra d’optimiser et de simplifier les traitements pour les patients. D’autres retombées économiques et sociales positives sont à prévoir alors que l’entreprise a l’intention de continuer d’élargir l’éventail des immunothérapies développées grâce aux nouvelles découvertes réalisées par les chercheurs du Québec.
OPTINA DIAGNOSTICS
L’Alzheimer touche plus de 55 millions de personnes à travers le monde. Encore aujourd’hui, le diagnostic survient à un stade avancé de la maladie, le plus souvent sur la base de manifestations cliniques observables, alors qu’il est tard pour intervenir.
Serait-il possible de détecter la maladie plus tôt en utilisant l’œil ? Telle était l’hypothèse posée par le professeur-clinicien Jean-Paul Soucy de l’Université McGill et la jeune entreprise Optina Diagnostique, en 2015.
C’est à cette phase critique du développement de l’innovation d’Optina qu’est intervenu le CQDM. Avec le concours de ses partenaires publics et privés, dont la Fondation Brain Canada et de l’Ontario Brain Institute, l’organisme a octroyé un financement de 1,5 M$ permettant à l’entreprise d’établir la preuve de concept clinique.
De l’innovation à l’application thérapeutique
Il faut dire que la technologie de la Caméra hyperspectrale utilisée par l’entreprise québécoise, qui servait initialement pour l’observation des étoiles et applications industrielles, avait un immense potentiel dans le secteur de la santé humaine. À cette époque et encore aujourd’hui, il existe des caméras pour sonder le fond de l’œil, mais aucune n’offre ce niveau de précision au niveau de la résolution des couleurs.
« La technologie d’Optina permet de révéler 92 canaux de couleur spécifiques comparativement aux 3 canaux offerts par les caméras rétiniennes conventionnelles, ce qui apporte une richesse de données inégalée. Il est alors possible de voir des choses qui passaient auparavant inaperçues » renchérit Jean-Philippe Sylvestre, vice-président de la technologie de la jeune pousse.
Cette masse de données ouvre ainsi la voie, à long terme, à l’élaboration de toute une série de tests et d’outils diagnostics complémentaires soutenus par l’intelligence artificielle pour une panoplie d’autres maladies qui se manifestent dans l’œil.
L’effet levier du financement du CQDM
Une fois la preuve de concept clinique obtenue, l’entreprise était en excellente posture pour lever une série de financements additionnels : 4 M$ ronde menée par Zoic Capital en 2018
« Le soutien que nous avons reçu du CQDM nous a aussi permis de structurer l’histoire pour lever du financement additionnel : qu’est-ce que l’on amène comme valeur clinique pour le patient et son médecin ? à quels besoins médicaux répondons-nous, au-delà de l’aspect innovation scientifique ? » ajoute Marie-Claude Marchand, vice-présidente commercialisation et développement des affaires.
Forte de ces appuis additionnels, l’entreprise a pu poursuivre le développement de sa technologie et bonifier son équipe.
En plus d’accélérer le développement d’une technologie québécoise novatrice, ce projet a favorisé la construction de tout un écosystème relationnel : « Nous avons gagné de la crédibilité au contact d’experts comme le Dr Jean-Paul Soucy, la Dre Sandra Black et le Prof. Lesage » explique M. Lapointe.
Les bénéfices pour l’entreprise ont dépassé le cadre financier : la collaboration public-privé a ouvert des portes à l’équipe d’Optina Diagnostique en termes d’accès aux patients et pour la réalisation d’autres projets.
Finalement, les retombées positives pour l’organisation d’ici se traduiront surtout en retombées bénéfiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et leurs proches : en utilisant l’œil comme une fenêtre sur le cerveau pour détecter le statut de biomarqueurs associés à l’Alzheimer, l’équipe d’Optina compte offrir une alternative diagnostique accessible, non-invasive et fiable à un stade précoce. Une potentielle révolution qui paverait aussi la voie de la découverte de traitements innovateurs en soutenant des études cliniques mieux ciblées.
Projet Theratechnologies – La force de la recherche collaborative pour lutter contre le cancer
Theratechnologies est une société biopharmaceutique québécoise publique fondée en 1993. Elle connaît du succès en commercialisant des traitements novateurs contre le VIH et développe actuellement un traitement contre la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). L’entreprise a récemment bénéficié d’un coup de pouce financier du CQDM, notamment, ce qui lui a permis d’innover dans un nouveau secteur et d’obtenir rapidement des avancées scientifiques.
Après s’être concentrée sur le traitement du VIH pendant plusieurs années, Theratechnologies a fait l’acquisition de Katana Biopharma en 2019, faisant ainsi son entrée dans le secteur de la recherche en oncologie. Katana Biopharma est une spin-off universitaire montréalaise fondée par le Professeur Borhane Annabi de l’UQAM, un expert de renommée mondiale en développement de technologies innovantes en cancer, qui a mis sur pied une plateforme de ciblage de médicaments contre le cancer.
Theratechnologies collabore actuellement avec le laboratoire du Professeur Annabi pour tester une nouvelle approche thérapeutique contre les cancers exprimant le récepteur de la sortiline. Ce projet est soutenu financièrement par le CQDM et la Société canadienne du cancer (SCC). Leur approche cible spécifiquement les cellules cancéreuses qui expriment le récepteur de la sortiline, une signature particulière pour plusieurs types de cancers. Leur composé expérimental, le TH1902, est conjugué à un médicament qu’il amène aux tumeurs et où la sortiline sert de porte d’entrée pour que le médicament entre à l’intérieur des cellules cancéreuses. Cela permettrait potentiellement d’améliorer l’efficacité des traitements anticancéreux et de diminuer les effets secondaires chez les patients.
Leurs travaux ont récemment confirmé l’efficacité in vivo du TH1902 dans plusieurs types de cancers notamment le cancer des ovaires, du côlon, du pancréas, de l’endomètre, de la peau et du sein triple négatif. Ces résultats génèrent beaucoup d’espoir. En effet, les cancers exprimant la sortiline, dont le cancer du sein triple négatif, sont plus difficiles à traiter et sont associés à des risques plus élevés de récidive.
Grâce à cette collaboration, Theratechnologies et le professeur Annabi ont pu mettre en commun leur expertise et se différencier sur le plan des traitements en oncologie. Le financement du CQDM et de la SCC leur a permis de sortir de leur cadre de recherche habituel, d’explorer et de développer des avenues qu’ils n’auraient peut-être pas envisagées. En joignant leurs forces, ils ont pu raccourcir le temps de développement d’une molécule en recherche au premier essai clinique chez les patients atteints de cancer. Ces importantes avancées contribuent au développement potentiel et à la future croissance de l’entreprise.
https://www.youtube.com/watch?v=wUXi3j218_w
Projets
MEDICAGO
VLPExpressMC illustre bien les retombées exceptionnelles des investissements fournis par le CQDM et un groupe de partenaires afin de mettre au point un outil de recherche et de développement thérapeutique. Il s’agit d’une plateforme de découverte de nouveaux vaccins et anticorps thérapeutiques conçue par Medicago. Le premier produit issu de cette plateforme est un vaccin contre l’influenza saisonnier qui est en cours d’homologation par Santé Canada. VLPExpressMC est également à l’origine d’un pipeline d’une dizaine de candidats vaccins et anticorps thérapeutiques qui, maintenant, s’étend bien au-delà de la lutte contre la grippe.
VLPExpressMC est un véritable succès qui a démontré l’étendue de sa puissance lors de la pandémie actuelle de COVID-19, menant à la production d’un candidat vaccin en 20 jours seulement et qui est actuellement en phase clinique. Tandis que les bénéfices et retombées du projet continuent de rayonner, ceux-ci témoignent de l’importance de soutenir ce type d’initiative qui stimule la recherche et l’innovation et conduit au développement d’outils permettant de combler des besoins actuels en matière de santé.
Projet d’IMV en collaboration avec le Dr Yves Fradet et Merck :
Développement d’une nouvelle classe d’immunothérapie contre le cancer de la vessie grâce à la technologie unique d’IMV
L’entreprise IMV a développé une technologie capable d’activer le système immunitaire contre des cibles très spécifiques et de manière durable. Cette technologie, nommée DPX, est une plateforme polyvalente qui permet de présenter diverses cibles au système immunitaire. La société développe une toute nouvelle classe d’immunothérapies et de vaccins grâce à cette technologie unique.
Le traitement le plus avancé d’IMV est une de ces immunothérapies et a fait ses preuves comme monothérapie contre le cancer de l’ovaire, ainsi que dans le lymphome non hodgkinien en combinaison avec l’anticorps pembrolizumab de Merck.
Pour déterminer si cette combinaison permettrait de traiter également le cancer de la vessie, IMV collabore avec le médecin chercheur Yves Fradet et Merck. Dans un essai clinique exploratoire, le Dr Fradet teste si cette combinaison stimule la réponse immunitaire chez des patients atteints du cancer de la vessie. Cette combinaison unique de la technologie ciblée d’IMV avec l’anticorps de Merck rend cette approche potentiellement plus efficace que les méthodes de traitement existantes et avec des effets secondaires moindres.
Le projet n’aurait pu se réaliser sans cette collaboration tripartite combinant connaissances pointues, traitement innovant et expertise triée sur le volet : le Dr Fradet est non seulement un expert en immunothérapie, mais aussi un uro-oncologue qui pilote ce volet de l’étude clinique d’IMV. Cette étude exploratoire permet aussi à Merck de possiblement valider l’utilisation de son produit pour une nouvelle indication. Ce projet a le potentiel de renforcer la position d’IMV en tant que leader en immunothérapie contre le cancer, et pourrait lui apporter un avantage concurrentiel considérable dans le cancer de la vessie et d’autres types de cancers. Mais ultimement, le bénéfice majeur reviendrait aux patients : avoir accès à de nouveaux traitements efficac
L’entreprise Feldan Therapeutics a développé un outil d’administration de médicaments, la « Feldan Shuttle » permettant d’acheminer de façon ciblée des agents thérapeutiques dans les cellules pour traiter de nombreuses maladies et de même pour les prévenir ou les guérir.
En discussion avec des experts du milieu pharmaceutique par l’intermédiaire du CQDM, Feldan Therapeutics a considéré un projet de R&D audacieux proposé par l’un d’entre eux. Le financement du CQDM et de cinq pharmas intéressées par les impacts que pourrait avoir l’étude a permis de démarrer et de réaliser un projet de recherche exploratoire très risqué, mais très profitable. D’ailleurs, les résultats de ce projet suscitent déjà beaucoup d’intérêt de la part de l’industrie pharmaceutique qui pourrait tirer profit d’un tel outil d’administration de médicaments pour augmenter l’efficacité de traitements existants.
Grâce au mentorat offert par les leaders d’opinion scientifique du milieu pharmaceutique, les entreprises ont profité de judicieux conseils pour orienter le développement d’innovations en fonction des besoins des marchés internationaux, en plus de positionner leur technologie très tôt parmi les géants du développement pharma. Les liens et les partenariats établis avec des pharmas créent de la valeur pour une entreprise en permettant l’établissement de nombreuses collaborations lucratives, par exemple en adaptant une technologie précise aux besoins spécifiques de l’industrie pharmaceutique, ce qui favorise des collaborations futures avec des pharmas qui contribuent au développement corporatif de l’entreprise.
Une collaboration entre L’INRS et NMX Research and Solutions qui accélère la découverte de nouveaux médicaments
Même si la stratégie FBLD, pour « fragment-based lead discovery », est l’une des plus prometteuses pour la découverte de futurs composés médicaux, il existe toujours des obstacles qui découragent à ce jour l’industrie de poursuivre cette approche.
Redéfinir les stratégies de découvertes de médicaments et d’optimisation chimique
En collaboration avec Sacha Larda (NMX Research and Solutions) et Michael Serrano-Wu (3 Point Bio), le professeur Steven Laplante a lancé un projet pour solutionner ces problématiques.
Ensemble, les chercheurs ont bonifié une plateforme de découverte de médicament permettant d’identifier des médicaments candidats à partir de fragments moléculaires. Chaque étape de la FBLD a été revue et améliorée grâce à la redéfinition des stratégies fondamentales employées à la fois dans l’industrie et dans le monde universitaire pour la découverte et l’optimisation de nouvelles molécules thérapeutiques. En comparaison avec d’autres méthodes de découverte de médicaments fréquemment utilisées, la plateforme développée dans le cadre de ce projet permet de réduire considérablement l’identification de faux positifs, permettant de diminuer les coûts de plus de 30 % en comparaison avec les méthodes conventionnelles. La recherche peut donc être concentrée sur le développement des candidats avec le meilleur potentiel thérapeutique, tout en évitant un gaspillage de temps et de ressources considérables.
Plus de 20 articles scientifiques et deux demandes de brevets, une soumise par le professeur Laplante et l’autre par NMX, témoignent aussi du succès de l’initiative.
Les retombées économiques tangibles pour l’industrie
Les méthodes développées par le professeur Laplante et ses collègues ont été ajoutées à l’offre de service de l’entreprise NMX Research and Solutions, lui permettant ainsi d’accroître sa compétitivité. La plateforme permet maintenant à plusieurs entreprises d’innover en accélérant la découverte du médicament. Ce service est actuellement utilisé par plus de 12 compagnies canadiennes, dont l’entreprise montréalaise Repare Therapeutics qui recourt aux services de recherche contractuelle de NMX depuis 2019.
En parallèle, les revenus de NMX ont connu une augmentation de 200 % entre 2017 et 2021 avec un équivalent de 20 à 30 % de croissance par an. Dans un laps de temps similaire, elle est aussi passée de 8 employés en 2018 à 15 en 2022.
Le projet a également eu des résultats positifs pour le partenaire 3 Point Bio, qui a utilisé les nouvelles stratégies FBLD dans son programme de recherche pour découvrir des fragments et des composés de candidats pour des cibles multiples.
Un pont entre les deux univers que sont l’industrie et le milieu académique
Un autre avantage découlant de ce projet collaboratif est la formation de personnel hautement qualifié et spécialisé. En effet, tout au long du projet, plusieurs étudiants et étudiantes ont été formés et ont développé des compétences très recherchées. D’ailleurs, au moins huit d’entre eux ont été embauchés au sein d’entreprises à la fin de leurs études, répondant ainsi aux besoins de main-d’œuvre qualifiée de l’industrie.
Un appui financier important pour la recherche translationnelle
Enfin, le projet du professeur Steven Laplante n’aurait pas vu le jour sans l’implication financière du CQDM à travers le programme SynergiQc, de l’apport des PME NMX Research and Solutions et 3 Point Bio, du milieu de la recherche par le biais de l’INRS et du soutien de Mitacs et du ministère de l’Économie et de l’Innovation.